Bonjour Jean-François, pouvez-vous nous parler de votre parcours et de ce qui vous a conduit à créer Yakadata ?
Au cours de mes 11 années chez Michelin, j'ai notamment piloté la transformation data & IA d'une entité de plus de 11 000 personnes. J'ai alors pu me rendre compte de l'importance de placer l'humain au centre. Cela veut notamment dire : comprendre les attentes des personnes, leurs émotions et apporter des outils concrets et utiles pour eux. Et comme je souhaitais un jour créer mon entreprise, j'ai saisi une opportunité l'année dernière et j'ai décidé de me lancer début 2023 avec Yakadata, un cabinet de conseil qui accompagne les PME dans leur transformation data en mettant l'humain au centre.
Yakadata met en avant une approche fondée sur l'humain et la compréhension des personnes. Pouvez-vous nous expliquer comment cette approche se traduit concrètement dans vos interventions auprès des PME ?
Cette approche se traduit par une implication concrète des collaborateurs à toutes les phases. Cela commence par de l'acculturation car il faut expliquer ce qu'il est possible de faire avec la data et l'IA. Ensuite, à travers des ateliers, nous prenons le temps de bien comprendre les différents métiers, leurs spécificités et les irritants qui pourraient être résolus par la data et l'IA. Enfin, nous développons des prototypes rapidement et les soumettons aux collaborateurs qui se prononcent sur leur pertinence ou suggèrent des améliorations possibles.
En tant qu'expert en data et IA, quel est, selon vous, le plus grand défi auquel les PME font face lorsqu'elles commencent à intégrer ces technologies, et comment Yakadata les aide-t-elle à surmonter ce défi ?
Le plus grand défi pour moi, c'est de créer une vraie dynamique d'entreprise. Les initiatives locales et personnelles ne fonctionnent pas. Il s'agit d'une vraie transformation de l'entreprise. Nous aidons donc à mobiliser tout le monde, du dirigeant aux collaborateurs, afin que tous comprennent pourquoi ils souhaitent intégrer ces technologies. Et nous réalisons cela à travers des ateliers, formations et accompagnements spécifiques chez nos clients.
Pouvez-vous partager un exemple spécifique où Yakadata a permis à une PME d'améliorer significativement ses performances grâce à l'IA et à la data ? Quels ont été les résultats concrets pour l'entreprise ?
L'exemple qui me marque le plus s'est produit dans une petite entreprise de Clermont-Ferrand de seulement 4 personnes. Cette entreprise avait du mal à consolider son portefeuille de produits financiers mais aussi à partager des informations sur les rendez-vous clients entre les employés. Grâce à notre intervention, nous avons accompagné les collaborateurs et le dirigeant pour mener une vraie réflexion et aboutir à une solution acceptée par tous. Maintenant à chaque fois que cette entreprise reçoit les relevés de produits financiers, il n'y a plus de manipulations complexes sous Excel mais simplement à mettre les fichiers dans un dossier sur le Cloud. Les éléments sont alors directement actualisés dans un tableau de bord financier. De plus, une solution de synthèse vocale permet aux collaborateurs de dicter les éléments clés de leur rendez-vous juste après les avoir réalisés : un vrai gain de temps et un partage d'informations plus fluide.
Vous mentionnez la nécessité d'un équilibre entre la valeur retirée par l'entreprise et l'employé et les efforts à fournir pour réaliser un projet. Comment évaluez-vous cet équilibre et quels critères utilisez-vous pour choisir les projets les plus pertinents ?
Le premier critère auquel toutes les entreprises pensent c'est le ROI ou retour sur investissement. Il permet de calibrer la valeur retirée par l'entreprise (coûts économisés, ventes additionnelles réalisées, ...). Chez Yakadata, nous couplons ça avec une analyse de l'effort à fournir. Par exemple, si nous attendons des forces commerciales qu'elles remplissent leurs données clients sur leur téléphone et sur un autre outil, cela va leur demander 2 fois plus de temps. L'effort à fournir est immense. Et ils arrêteront très probablement de le faire à la première occasion. Si au contraire on a minimisé l'effort en question, voire on a produit une valeur à l'employé qui va gagner du temps ou bien avoir un meilleur confort mental, dans ce cas la transformation sera plus pérenne. Nous pondérons donc les aspects ROI et valeur pour l'employé pour prioriser les projets.
La personnalisation et la mise en place rapide de prototypes sont au cœur de votre approche. Pouvez-vous nous donner un aperçu des étapes que vous suivez pour développer et tester ces prototypes avec vos clients PME ?
Après une à deux journées d'échanges avec les employés chez les clients, nous consolidons une première analyse de la PME. Cela donne lieu à un atelier d'idéation avec les équipes pour déterminer 3 cas d'usages pertinents (choisis en lien avec les collaborateurs et les dirigeants). Nous demandons alors un échantillon de données pertinents de l'entreprise pour réaliser un prototype rapide. Ce prototype est réalisé grâce à notre maîtrise d'outils low code, no code ou encore d'IA génératives. Une fois les prototypes réalisés, nous confrontons ces derniers aux regards des collaborateurs pour capter de premières impressions en seulement quelques jours.
En regardant vers l'avenir, quelles sont les évolutions ou tendances que vous prévoyez pour l'utilisation de l'IA et de la data dans les PME, et comment Yakadata se prépare-t-elle à répondre à ces futurs défis ?
Dans les PME, l'utilisation de la data et l'IA va prendre une place importante. Pour analyser les appels d'offre, gérer des bases de documents, faire de la communication, ... le tout en essayant d'utiliser les technologies les plus écologiques possibles. Chez Yakadata, nous nous préparons en participant à des groupes de travail d'associations reconnues en IA (comme le Hub France IA) sur le futur de l'IA, notamment l'IA générative. Et nous réalisons dans nos missions des tests avec plusieurs configurations techniques pour voir si nous pouvons réaliser des tâches aussi pertinentes avec moins de ressources.